J'ai senti que M. Delfraissy était assez réservé quant à la réouverture des écoles à partir du 11 mai. Récemment, il déclarait au Monde que le déconfinement serait conditionné par notre capacité à tester la population à la même échelle que la Corée du Sud. Les annonces faites lundi par le chef de l'État, qui, d'ailleurs, n'a pas cité le conseil scientifique cette fois-ci, ne l'ont-elles pas étonné ? Le Président de la République n'a évoqué que des tests destinés aux personnes atteintes de symptômes. Ce n'est pas ce que fait la Corée du Sud – c'est même, en théorie, ce que la France fait déjà aujourd'hui. La démarche décrite par le chef de l'État permet-elle de remplir les conditions d'un déconfinement sans nouvelle vague épidémique ?
J'ai aussi entendu les réserves de M. Delfraissy sur la question de la réouverture des écoles, mais il a précisé qu'il était tenu par une certaine réserve. J'attends qu'il n'en ait pas lorsqu'il s'exprime devant l'Assemblée nationale ! Quels sont donc les prérequis dont il parlait pour procéder à ces réouvertures ?
J'ai l'impression que l'on rouvrira les écoles à partir du 11 mai pour permettre à la population de reprendre massivement le travail. Si les tests sont réservés aux personnes présentant des symptômes, et compte tenu du nombre de masques disponibles, est-il raisonnable de renvoyer la plupart des Français au travail eu égard aux risques de contamination ?
Enfin, on a dit que les personnes fragiles seraient appelées à rester confinées, dans la mesure où elles sont plus sensibles que d'autres au virus. Cette restriction concerne non seulement les personnes âgées de plus de 65 ans, mais également les personnes atteintes de maladies de longue durée, qui ne retourneront donc pas travailler. Ne doivent-elles pas craindre la réaction de leur employeur ?