Monsieur le rapporteur, j'ai lu attentivement votre proposition de loi. Je partage, bien évidemment, votre indignation face au drame du sans-abrisme. Je partage également votre constat sur le fait que ce public est mal connu. La dernière enquête date de 2012 et je me bats pour que cette enquête soit relancée. Aux dernières nouvelles, l'Insee l'a inscrite dans son plan quinquennal l'an dernier. L'affaire reste à suivre, mais il importe vraiment de connaître ce public. J'étais lundi à la remise des « Pics d'or » de la fondation Abbé Pierre. J'en profite pour en parler car, aujourd'hui encore, des collectivités et des privés s'autorisent à installer du mobilier anti-SDF. Cela me révulse. Il est insupportable que des personnes puissent réfléchir et créer des mobiliers pour faire fuir les SDF.
Permettez-moi quelques réflexions sur l'action de notre majorité depuis 2017. Ce problème des sans-abri est un problème quotidien dans tous les territoires.
L'hébergement d'urgence, de plus de 150 000 places sur le territoire, n'est certes pas suffisant mais il a connu une croissance de 20 % depuis 2017, grâce à une augmentation du budget porté à deux milliards d'euros.
S'agissant de l'accès au logement, notre stratégie a été saluée par les acteurs, la fondation Abbé Pierre et bien d'autres, notamment le plan Logement d'abord, qui repose sur l'idée que pour sortir de l'extrême pauvreté, il faut au préalable avoir un logement. Nous pouvons saluer quelques résultats intéressants.
En ce qui concerne les logements très sociaux, je rappelle l'objectif des 200 000 logements d'ici à la fin du quinquennat, soit plus de 40 000 par an.
Je citerai également les places via l'intermédiation locative qui fonctionne très bien et les places en pension de famille. Ces pensions de famille permettent à des publics très fragiles, très fracturés, de se retrouver et de reprendre confiance dans la société selon des formats que je trouve extrêmement intéressants. J'ai eu l'occasion de les visiter, et je ne peux qu'inciter à augmenter leur création.