Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du jeudi 7 mai 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Motion de rejet préalable

Adrien Taquet, secrétaire d'état auprès du ministre des solidarités et de la santé :

J'ai bien compris les craintes que vous avez exprimées, monsieur Peu. Chacun mesure l'urgence de notre situation aussi, dans un tel contexte, rejeter ce texte ne saurait être une option. En effet, l'épidémie n'est pas derrière nous et elle peut encore s'aggraver. Vous connaissez la situation sanitaire, le nombre d'hospitalisations, le nombre de décès par jour. Le Conseil scientifique, à l'unanimité, a reconnu qu'il fallait proroger l'ensemble des mesures appliquées, dont celles qui découlent de l'état d'urgence sanitaire.

Le rejet de ce texte n'est pas non plus une option en ce qu'il ferait offense aux Français qui attendent le déconfinement pour revoir leurs proches ou pour reprendre une activité professionnelle. Il ferait offense aux soignants qui s'investissent corps et âme depuis des semaines pour soigner nos concitoyens, et peut-être aussi aux parlementaires qui se sont mobilisés depuis plusieurs jours autour de ce projet de loi.

Nous avons la responsabilité de tout faire pour réussir ce déconfinement. Par ce projet de loi, le Gouvernement ne vous demande pas un blanc-seing. Du reste, le contrôle n'a jamais cessé de s'exercer depuis le premier projet de loi instituant l'état d'urgence sanitaire. La présidente de la commission des lois a clairement réaffirmé que le contrôle continuera à s'exercer de façon pointue. Je remercie d'ailleurs le président Richard Ferrand, les présidents de commission ainsi que l'ensemble des députés qui assurent ce contrôle depuis plusieurs semaines et le poursuivront. L'état d'urgence sanitaire ne saurait être pérenne, mais il est aujourd'hui une nécessité.

Monsieur Ciotti, je ne m'offense pas de vos propos et suis, moi aussi, ravi de vous revoir après ces nombreuses semaines, mais je ne peux pas vous laisser dire que le Gouvernement a manqué de considération pour les deux assemblées qui composent notre démocratie. Peu nombreux sont les pays dont le parlement fonctionne encore de la manière dont le Parlement français continue de fonctionner depuis plusieurs semaines.

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