Il n'est pas bien, monsieur le secrétaire d'État, d'entonner une fois de plus cette rengaine selon laquelle l'opposition, dès lors qu'elle s'oppose, ne le ferait que dans un état d'esprit polémique. Il n'est pas bien, monsieur Vuilletet, de laisser penser que, parce que l'opposition s'oppose à un projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire, elle ne se soucierait pas de l'état de santé des Français. Ce n'est pas une bonne façon d'aborder les débats.
Votre ton est d'autant moins approprié que vous n'avez su ni anticiper l'épidémie ni correctement planifier le déconfinement. Voilà ce qui nous oppose.
Lisez l'article paru aujourd'hui dans Le Monde sur les modélisations effectuées par des épidémiologistes : ils nous expliquent que la seconde vague pourrait être terrible si nous suivions vos préconisations. Les mêmes, il y a quelques semaines, avaient déjà expliqué qu'il convenait d'attendre le début du mois de juin et qu'il ne fallait surtout pas rouvrir les écoles.
Plutôt que de garantir la sécurité sanitaire maximale, vous nous proposez de confiner l'État de droit et les libertés. L'état d'urgence est devenu pour vous une telle seconde nature que vous ne vous rendez même plus compte qu'il n'est pas normal dans une démocratie.