Cet amendement propose la date du 30 juin en lieu et place du 10 juillet parce qu'elle a le mérite de correspondre à la fin d'un semestre. On sait que l'année est articulée autour de la coupure estivale, corrélée aux rythmes scolaires mais également aux rythmes de l'activité économique. Mais c'est surtout par principe que mes collègues et moi-même proposons de revenir sur les dates proposées par le Gouvernement ou par la commission. Je voudrais à ce propos citer le philosophe Pierre Manent, qui exprimait récemment dans un entretien paru dans Le Figaro ses craintes de voir un état d'exception devenir permanent : « Nul ne conteste que la pandémie constitue une urgence et qu'avec l'urgence certaines mesures inhabituelles s'imposent, mais la fragilité de la santé humaine constitue en quelque sorte une urgence permanente qui peut fournir à l'État une justification permanente pour un état d'exception permanent. » Il ajoute : « Nous ne voyons plus dans l'État que le protecteur de nos droits. Dès lors, la vie étant le premier de nos droits, un boulevard est ouvert à l'inquisition de l'État. » Je crois qu'il faut que nous méditions ses réflexions.