Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du jeudi 7 mai 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

… mais je me permets de rappeler que nous sommes ici à l'Assemblée nationale. Philippe Bas – que je connais bien, car nous avons été élus dans le même département – n'en prendra pas ombrage. Le Sénat a sa raison d'être. Je ne suis pas de ceux qui le considèrent comme une anomalie parmi les démocraties – je laisse cela à d'autres. Je suis favorable à un bicaméralisme bien compris et j'estime que les navettes parlementaires présentent un intérêt réel, car elles enrichissent les débats.

Mais pour enrichir les débats, encore faut-il qu'il y ait débat et que des points de vue différents s'expriment ! Le Gouvernement semble s'accorder avec le président Bas sur la date du 10 juillet. Très bien. Nous pouvons toutefois, tout à fait légitimement, retenir une autre approche. Je maintiens qu'une prolongation mensuelle, qui permettrait de respecter le Parlement – en tout cas l'Assemblée nationale – et donc la représentation nationale, ne serait pas une anomalie.

Certes, l'examen des textes est lourd et demande du travail. J'en conviens : il faut réunir les parlementaires, préparer des textes et en débattre. Cela prend du temps. Mais c'est notre fonction première que de débattre ! Comme le disait le Premier ministre le 28 avril, nous ne sommes pas ici pour papoter ou pour commenter, mais pour voter. Nous prenons nos fonctions très à coeur. Outre le vote de la loi, nous avons, en vertu de l'article 24 de la Constitution, deux missions : le contrôle de l'action du Gouvernement et l'évaluation des politiques publiques. Cela ne me paraît pas rien, à plus forte raison dans un moment où le droit est malmené par l'état d'urgence, qui est un état d'exception. Le gardien du temple, le gardien des libertés individuelles et publiques, c'est l'Assemblée nationale, c'est le Parlement !

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