Je préfère ne pas comprendre votre position – je ne souhaite pas vous dire qu'en fait je ne la comprends, malheureusement, que trop bien. Depuis le début de cette crise, en effet, il est question de la confiance qui se dégrade et c'est l'un des principaux obstacles à une lutte efficace contre le Covid-19 qui suppose que nous soyons unis, chaque Français agissant de façon responsable, civique, sans défiance à l'égard du Gouvernement.
Or cette confiance, vous la dégradez encore davantage avec ces deux alinéas. Vous pouvez toujours vous en prendre aux oppositions, mais le doute concernant la justice en France, les oppositions n'en sont pas responsables. L'idée que l'on n'est pas jugé de la même façon selon que l'on est puissant ou misérable est profondément ancrée et ne cesse de progresser au sein du peuple français. Et dans un pays comme la France, où le peuple a la mémoire des choses, pensez-vous une seconde qu'on ait totalement oublié l'affaire du sang contaminé ? Bien sûr qu'elle est présente à l'esprit de tout le monde quand on évoque la responsabilité des uns et des autres dans la gestion de la présente pandémie !
Au lieu d'affirmer que chaque responsable public assumera ses responsabilités parce qu'il ne peut pas en aller différemment, vous introduisez, avec ces alinéas, un doute sur vos intentions. Alors, certes, il ne s'agit pas d'un projet d'amnistie mais d'un texte qui ouvre la possibilité, à l'avenir, d'une amnistie, ce qui est intolérable et insupportable pour nos concitoyens.