Ces amendements, nous allons les voter. Ce n'est que par mauvaise foi qu'on peut les rejeter après avoir entendu notre collègue François Pupponi les défendre.
On peut parler d'une situation de mal-développement lorsque l'activité économique d'un territoire dépend d'une seule et unique ressource contre toute raison. Pour la Corse, c'est la moitié de l'économie de l'île qui est concernée. Le Gouvernement a en pris conscience, au point de mentionner dans le texte la spécificité de la Corse. Il ne s'agit pas, au demeurant, d'une bien grande découverte : les situations insulaires sont spécifiques par quelque bout qu'on les prenne et quel que soit le gouvernement au pouvoir.
Dans ces conditions, la question posée par nos collègues corses est, au fond, celle de la planification. Aussi longtemps que l'on considère les secteurs d'activité séparés les uns des autres, la crise sanitaire d'un côté et la crise économique de l'autre, les blocages de toutes sortes indépendamment des autres, sans unifier le regard et la pratique dans une même démarche, on aboutit à une impasse.
Votre réponse selon laquelle le Gouvernement tient compte de la spécificité des territoires n'est pas satisfaisante, madame la rapporteure. Ce n'est pas le sujet ! Il convient, en revanche, de réfléchir à l'organisation de la période à venir, comme vient de le souligner notre collègue François Pupponi.
Tout le monde souhaite évidemment protéger les vies humaines, en Corse comme partout ailleurs sur le territoire de la patrie, mais la spécificité insulaire exige des moyens particuliers. Il est curieux qu'un gouvernement qui a placé au coeur de sa doctrine l'abominable idée de la différenciation des territoires – à laquelle il est résolu de donner vie si jamais il en a le loisir – n'ait strictement rien à dire lorsque se pose une question aussi concrète que celle de l'insularité des territoires français.