La Corse est un pan du territoire national qui nous a considérablement préoccupés depuis le premier jour. Lorsque nous avons observé une augmentation du nombre de cas à Ajaccio, c'était presque en même temps que dans l'Oise, où nous étions en train de décider de la fermeture d'écoles. La Corse n'avait pas encore franchi le seuil épidémique, fixé à 11 cas pour 100 000 habitants, qui justifie la fermeture de bâtiments publics et des écoles. Mais le Gouvernement s'est entretenu avec les responsables des collectivités locales sur place, et nous avons convenu ensemble qu'il était légitime, étant donné la situation insulaire de la Corse, de prendre les décisions qui s'imposaient sans attendre cette étape.
Dans le même temps, nous avons envoyé en mer de Corse de gros navires militaires, dont le Mistral, afin de pouvoir procéder à des évacuations sanitaires vers le continent, et nous avons appelé chacun des services de réanimation du Sud de la France pour leur demander de se préparer à accueillir des patients venus de l'île.
Voilà ce que j'ai en mémoire, monsieur Pupponi. Oui, l'économie est importante, en Corse comme en Isère ou à Paris – comme partout. C'est pourquoi nous levons progressivement le confinement. Mais le Premier ministre a raison de parler d'une ligne de crête entre l'impératif sanitaire et la vie sociale et économique du pays.
Ce que vous voulez inscrire dans la loi, nous n'avons jamais eu besoin de la loi pour le faire. En revanche, nous avons eu besoin d'elle pour mettre un coup d'arrêt aux velléités de distribution d'un médicament, hors du cadre national de prescription, à tous les patients qui l'auraient demandé, au prétexte que cela se passait en Corse. Car la gestion nationale du risque est pour nous une valeur essentielle.