Intervention de Bruno Millienne

Séance en hémicycle du samedi 9 mai 2020 à 18h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

Il ne vous étonnera pas que le groupe MODEM et apparentés ne vote pas non plus la motion de rejet préalable déposée par La France insoumise et son président.

J'ai craint un instant de ne pas vous reconnaître, monsieur Mélenchon, car j'ai lu il y a peu un article qui nous apprenait que vous alliez changer de tactique et qu'à l'opposition frontale, vous préféreriez l'opposition constructive. Mais ce n'est pas ce que j'ai ressenti en écoutant votre discours. Vous avez énoncé ce que je considère comme des contrevérités, en vous acharnant sur le Gouvernement ou les députés de la majorité et en disant que, globalement, nous n'avions rien fait. Vous ne nous avez reconnu que de petites avancées. Je vous signale tout de même que la France est l'un des pays d'Europe qui a fait le plus pour soutenir sa population, si ce n'est celui qui a fait le plus : qu'il s'agisse des entrepreneurs ou des salariés, quatre Français sur cinq bénéficient des dispositions instaurées par l'État depuis le vote de la première loi d'urgence sanitaire.

Nous étions donc réunis pour discuter de la prolongation de cette loi. Lors des débats, beaucoup de questions ont été posées, auxquelles tout le monde a essayé de répondre du mieux qu'il pouvait. Vous avez vous-même, à juste titre, interrogé l'hémicycle et le Gouvernement sur bien des points ; c'est le propre du débat démocratique et il convient qu'il continue à vivre de la sorte.

Beaucoup de réponses ont été apportées, aussi admettez que tout le travail qui a été accompli par le Sénat et cette assemblée, ainsi que par la commission mixte paritaire pendant quatre heures – bravo à ceux qui y participaient et qui sont parvenus à trouver un accord qui nous permet de voter cette prolongation – , mérite d'être sanctionné par un accord de l'Assemblée nationale.

Je trouve donc cette motion de rejet préalable assez déplacée. Les responsabilités, les couacs, tout ce qui n'a pas marché, nous pourrons en discuter après, mais ce qui prévaut aujourd'hui est la santé des citoyens, donc la prolongation de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 10 juillet.

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