Nous allons évidemment soutenir cette motion de rejet. S'opposer à la position manifestement majoritaire qui va s'exprimer, n'est pas nier le travail accompli par l'Assemblée nationale pendant toute une semaine, c'est tout simplement penser qu'une opposition a encore le droit de s'opposer sans que nous soyons traités de polémistes par différents membres du Gouvernement.
L'un d'entre vous observait que, sur le fond – pas sur la forme, ou alors vous connaissez mal nos façons d'intervenir – , nous nous opposons de plus en plus aux annonces du Gouvernement. C'est vrai. Malgré nos reproches, sur le fait que notre système de santé publique, en dépit de la qualité des soignants, n'était pas en état d'assumer cette situation épidémique, nous avons abordé cette crise en décidant de faire confiance au Gouvernement. Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que depuis lors, il a, appuyé par votre majorité, commis de plus en plus d'erreurs – vous voyez qu'en employant ce mot je ne vous attaque pas frontalement, parce que l'on peut se demander s'il ne s'est pas plutôt agi de gestes coupables et volontaires. Cela vaut pour la décision de maintenir les élections municipales comme pour la gestion catastrophique – de plus en plus manifeste – de la question des masques, et pour le refus de toute planification réelle du déconfinement, dont j'espère que nous ne paierons pas tous les pots cassés à partir de lundi, à commencer par ceux qui seront contraints d'aller travailler.
Vous nous comparez sans cesse aux autres pays européens : du calme ! L'Italie a arrêté tout travail non indispensable pendant la période du confinement.