Vous ne nous écoutez pas, monsieur le rapporteur ! Nous avons indiqué qu'un certain nombre de sujets pouvaient relever de l'urgence, et nous avons même proposé d'en enrichir la liste. Je partage l'avis de nos collègues qui considèrent qu'il n'est pas acceptable de nous opposer l'irrecevabilité de certains amendements, au motif qu'ils porteraient sur des sujets qui ne relèvent pas de ce texte – comme si vous étiez les seuls à pouvoir déterminer ce qui est urgent pour le peuple !
S'agissant du fond, maintenant, je trouve drôle – enfin, quand je dis « drôle », c'est une manière de parler – que ceux qui ont complètement détricoté le droit du travail nous disent maintenant qu'il y a urgence à sécuriser les CDD ! Je trouve « drôle » – aucun autre mot ne me vient à l'esprit – qu'après avoir vidé de sa substance la justice et privé les tribunaux de moyens, les mêmes nous disent maintenant qu'il y a des risques d'embouteillages judiciaires après deux mois de confinement ! Je trouve inquiétant que vous vous préoccupiez du Brexit dans cette période de crise sanitaire, alors que cela fait des mois qu'en matière de pêche, par exemple, nous vous alertons car les Hollandais sont en train de piller nos mers et que vous êtes incapables ne serait-ce que de donner une définition nationale à la pêche artisanale pour protéger le savoir-faire de nos pêcheurs.
Je pourrais continuer la liste et évoquer toutes les propositions que nous avons faites pour faire face à la crise. Vous avez appelé à l'unité nationale, mais vous êtes dans l'exercice solitaire du pouvoir : c'est une contradiction de plus que vous avez à surmonter.