Comment peut-on vouloir continuer à légiférer par ordonnances au-delà de l'état d'urgence sanitaire ? Comment peut-on laisser croire qu'une fois celui-ci levé, des règles d'exception s'imposeraient encore, notamment concernant le fonctionnement de notre démocratie ? Comment la majorité, chantre d'une démocratie citoyenne et qui a lancé notamment la Convention citoyenne pour le climat pour donner le temps d'une prise de décision collective sur certains sujets majeurs, comment cette majorité-là peut-elle rompre avec cet état d'esprit même après la fin de l'état d'urgence ? Si nous sommes disposés à accepter et à soutenir la mise en oeuvre d'habilitations spécifiques dans le cadre d'un état d'urgence lié à une situation particulière, pourquoi devrions-nous prolonger au-delà de celui-ci un état de fait contraire, à la fois, monsieur le ministre, à l'image que vous renvoyez et à la volonté que vous exprimez au sein du Gouvernement et, chers collègues de la majorité, à ce que vous souhaitez faire émerger par ailleurs, à savoir une démocratie citoyenne ? Il faut donc limiter l'habilitation à la période de l'état d'urgence. C'est une question de bon sens, pour une démocratie vivante.