Cette crise a été l'accélérateur d'une doctrine malheureusement de plus en plus répandue qu'on pourrait résumer ainsi : « Dites-moi de quoi vous avez besoin, je vous expliquerai comment vous en passer. » Cette doctrine a été très évolutive, s'agissant des masques ou des tests.
La réforme de la justice a, d'une certaine manière, constitué un précédent en la matière : « Constatons ensemble la pénurie des moyens de la justice et l'embouteillage auquel sont confrontées les cours d'assises, et nous allons vous expliquer comment vous en accommoder ». Elle a porté un coup à des principes tels que l'oralité des débats ou le fait de prendre le temps nécessaire pour bien juger, notamment en prenant celui d'écouter les témoins et les experts.
Ce n'est pas moi qui le dis, mais les syndicats de la magistrature et des avocats pénalistes très au fait de ces questions : ils redoutent que cette réforme n'aboutisse à un rabougrissement des prérogatives de la justice.
C'est pourquoi l'extension de l'expérimentation avant tout retour sur l'essai en cours représente, à nos yeux, un sujet de préoccupation, d'ailleurs partagé sur les différents bancs de l'opposition.