Par cet amendement de suppression, je voudrais rappeler que, durant la période de confinement, les travailleurs ont été largement mis en danger. Non content d'avoir permis aux employeurs de déroger au code du travail s'agissant des congés, le Gouvernement n'a pas hésité à laisser planer, telle une épée de Damoclès, la possibilité de déroger également aux durées hebdomadaire et quotidienne de temps de travail. En outre, la ministre n'a jamais daigné présenter la liste des activités essentielles à la vie de la nation : pour que certains salariés soient protégés, il a fallu attendre que la justice prenne des mesures en référé !
En somme, en les laissant sans protection et en restreignant l'activité de l'inspection du travail, vous avez conduit nombre de salariés à se mettre en danger. Aujourd'hui, en permettant aux employeurs de déroger au nombre maximum de renouvellements de CDD et de contrats précaires, vous précarisez plus encore les salariés. Pourquoi envisager cette mesure, si ce n'est pour faire un nouveau cadeau au patronat ?
Comme cela est exprimé depuis le début de la matinée, le Gouvernement donne le sentiment d'utiliser la crise comme un laboratoire d'expérience de la stratégie du choc. L'alinéa 14, qui prévoit en outre d'adapter les règles de l'activité partielle selon les entreprises ou les salariés, n'a pour unique objectif que de faire pression sur certaines catégories de salariés afin qu'ils retournent au travail, alors même que nous savons que, dans certaines régions, le risque d'être contaminé reste encore très fort.