Intervention de Maud Petit

Séance en hémicycle du vendredi 10 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Petit :

Monsieur le président, madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, madame et monsieur les rapporteurs spéciaux, messieurs les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, le texte relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants sera prochainement examiné par le Parlement. Le Plan étudiants, première étape de la réforme, est un signal positif que le groupe du Mouvement démocrate et apparentés approuve et accompagne, car il est juste, pragmatique et intelligent.

C'est dans cette perspective que nous avons examiné les crédits de la mission « Recherche et enseignement supérieur », qui progressent favorablement. L'augmentation de ces crédits va permettre l'accompagnement de l'étudiant en devenir, la transformation de la formation et la valorisation de la recherche à la française.

Il s'agit donc d'abord d'accompagner l'étudiant en devenir. On sait en effet que la première année d'études est trop souvent synonyme d'échec, 60 % des étudiants ne passant pas le cap de la première année.

Pour améliorer cette situation, la transition entre le secondaire et le supérieur est indispensable – vous l'avez bien compris, madame la ministre.

La mise en place des deux semaines d'orientation en classe de terminale et l'intervention d'étudiants ambassadeurs donnera aux élèves une meilleure information sur les études supérieures et la vie étudiante.

La suppression du dispositif Admission post-bac – APB – permet en outre d'en finir avec l'injustice du tirage au sort. La nouvelle plate-forme, à laquelle est alloué un crédit important, sera plus juste et transparente. Mise en place dès la rentrée prochaine, elle répond à un besoin urgent.

Il faut enfin noter l'effort considérable consacré à l'amélioration des conditions de vie de nos étudiants, avec le rattachement au régime général de la Sécurité sociale et la suppression de la cotisation y afférente, ainsi qu'avec l'investissement massif prévu pour l'offre de soins, la culture, le sport et le logement. Voilà un premier volet ambitieux et juste.

Pour ce qui est de la transformation de la formation, il faut rappeler que la finalité des études est de trouver un emploi et que, pour que les étudiants puissent y parvenir avec un bon bagage, il faut soutenir la meilleure qualité de formation possible.

L'autonomie des universités doit ainsi être confirmée. Aujourd'hui, en effet, le recrutement ou l'ouverture d'un master, par exemple, sont impossibles sans l'aval du ministère : une plus grande souplesse permettrait aux universités de prendre en compte leur environnement local et de mieux s'armer face à la concurrence.

Le déséquilibre entre filières sous tension et filières délaissées pourra être résolu en indiquant aux étudiants les contenus précis des formations envisagées et leurs débouchés.

Enfin, il est primordial d'encourager l'alternance, superbe outil de qualification. Cela se fera tout d'abord en aidant les jeunes à trouver leur entreprise, car beaucoup d'entre eux doivent encore, à regret, abandonner leur projet, faute d'employeur. Ce sera, ensuite, en aidant les entreprises avec la mise en place du guichet unique pour l'enregistrement des contrats et des demandes d'aide, la dématérialisation de la procédure administrative, l'affectation totale de la taxe d'apprentissage à son financement et la valorisation du tutorat.

Une formation pragmatique, plus simple et plus lisible pour l'ensemble des acteurs – étudiants, professeurs et entreprises – sera, nous en sommes sûrs, gage de réussite.

Il s'agit enfin de valoriser le monde de la recherche, dernière étape de la vie universitaire. Pour mettre en avant la recherche « made in France », il faut premièrement valoriser le statut des chercheurs français, qui sont la vitrine de notre expertise à travers le monde. Il est donc indispensable de les accompagner afin qu'ils puissent être compétitifs à l'international.

Il faut ensuite encourager l'interaction entre le monde professionnel et le monde doctorant. À cet égard, le contrat de convention industrielle de formation par la recherche – CIFRE – , créé en 1981 et pendant de l'alternance post-bac, est une perspective professionnelle insuffisamment exploitée. Le contrat doctoral, conclu entre l'étudiant-chercheur et l'université, doit lui aussi être favorisé, car il soutient financièrement le chercheur dans son projet.

Enfin, nous ne devons pas négliger les conditions de vie des chercheurs, exposés à la précarité et, parfois, à l'isolement. À l'instar de la vigilance apportée à nos jeunes qui entrent dans le monde universitaire, nous devons aussi prêter attention au bien-être de nos chercheurs. C'est à ces conditions que nous réussirons.

Madame la ministre, le groupe du Mouvement démocrate et apparentés accueille favorablement l'augmentation des crédits de cette mission « Recherche et enseignement supérieur », car les premiers efforts présentés nous paraissent justes et équilibrés pour soigner un système aujourd'hui malade et dont le potentiel ne demande qu'à être révélé. C'est pourquoi nous voterons ces crédits.

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