Cet amendement vise à transférer l'ensemble de l'augmentation des crédits de l'ANR au CNRS. Mon opinion, que je crois partagée par le Gouvernement, est qu'il ne convient pas d'alimenter cette opposition stérile entre, d'un côté, financements récurrents de la recherche et, de l'autre, financement par appel à projets.
Non, l'ANR n'est pas un échelon administratif. Elle finance la recherche, sélectionne les projets et surtout, au travers de ses appels à projets, conduit une vraie stratégie en appelant des chercheurs d'excellence à travailler sur des défis scientifiques et sociétaux.
L'intervention de l'ANR est utile en ce qu'elle consacre des projets d'excellence. Notre ambition n'est pas de la contraindre par des taux de sélection trop bas. Cette augmentation de budget de 133 millions d'euros est un véritable progrès. C'est aussi une nécessité, les taux de sélection étant passés de 10 à 12 %. Ils vont remonter mécaniquement à la suite de cette augmentation budgétaire jusqu'à dépasser 20 %.
Je tiens à rappeler que l'ambition de la majorité reste intacte s'agissant du financement de la recherche en général. Il est essentiel de maintenir des budgets importants pour les organismes nationaux de recherche : c'est ce que nous faisons et que nous continuerons à faire. Il est également important d'augmenter le préciput, ou l'overhead, de l'ANR pour que le financement délivré à partir des appels à projet couvre réellement les coûts complets qu'ils engendrent et puisse ainsi compléter les budgets des organismes de recherche.
Mon avis est donc défavorable sur cet amendement.