Pour en revenir à l'ANR, vous aurez compris que la mise en concurrence des laboratoires et des chercheurs n'est pas un modèle économique qui nous convient.
Cet amendement vise à créer au sein de cette mission un nouveau programme intitulé « Recherche partenariale pour la transition écologique ».
Nous partons de ce constat : 130 millions d'euros sont alloués à l'Institut français du pétrole Énergies nouvelles contre seulement 1,5 million d'euros à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, l'ANSES. À l'heure où les enjeux du changement climatique nous contraignent à changer nos modes de production et de consommation, continuer à financer la recherche d'« hydrocarbures responsables » comme le revendique l'IFP Énergies nouvelles, en partenariat avec Total, va à contresens de nos engagements.
L'accord de Paris, les objectifs de neutralité carbone du Gouvernement et la loi récemment votée en faveur de l'arrêt de l'exploitation des hydrocarbures en France nous le rappellent. Nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre et investir, notamment, dans le développement de la recherche liée à l'aménagement et aux transports durables.
Vous m'avez dit, madame la rapporteure spéciale, qu'il n'était pas opportun de reconsidérer le niveau des crédits alloués à l'IFP. Je crois au contraire qu'il est plus urgent que jamais d'engager notre pays sur la voie de la bifurcation écologique. Ce qui est responsable, ce n'est pas de financer des hydrocarbures « propres » – c'est un oxymore – , mais de sortir progressivement et rationnellement des énergies carbonées.