Après les précisions que viennent d'apporter nos collègues Pierre Dharréville et Jérôme Lambert en relayant les amendements de MM. Brotherson et Garot, je ne reviendrai pas sur ces éléments très techniques, mais sur le fond. Les essais nucléaires dont il est ici question remontent à plus de cinquante ans. Ne nous cachons pas les conditions dans lesquelles ils se sont déroulés, en particulier les premiers d'entre eux, en termes de protection de l'environnement et des populations. Nous pouvons toujours en mesurer les conséquences : ce sont des réalités que portent dans leur chair les habitants de ces territoires. Ce sont des années de combat. Ceux qui étaient encore en vie voilà une dizaine d'années ont enfin pu déposer des dossiers pour faire leurs premières demandes d'indemnités à ce titre. Des essais nucléaires ayant également eu lieu dans le Sahara algérien, il y a dans ma circonscription une personne qui se bat depuis toujours pour ce motif.
Comme l'a très bien précisé Jérôme Lambert, certaines décisions prises ont durci les conditions de reconnaissance. Les personnes concernées – des hommes, parfois des femmes – sont déjà âgées et ne sont plus très nombreuses. Nous avons des critiques à formuler quant aux procédures appliquées pour mettre en oeuvre ces indemnisations et il nous semble très regrettable, du point de vue du respect tant de ces personnes que de la démocratie, que cette proposition s'inscrive dans le cadre du travail que l'Assemblée nationale mène aujourd'hui. Nous n'en voyons aucunement la nécessité au titre de l'urgence des mesures que nous sommes en train d'examiner et nous en demandons donc la suppression.