Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du vendredi 10 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Aide publique au développement

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Il importe de l'augmenter progressivement, avec 20 % de plus dès ce budget. L'autre priorité thématique est le réchauffement climatique. Il faut également remédier à la fragilité en Afrique, avec notamment le lancement de l'Alliance pour le Sahel, pour laquelle nous dégageons un financement annuel de 35 millions d'euros. Enfin, notre action est importante dans les domaines de l'éducation, de la santé et des questions de genre.

Après les priorités, que j'ai évoquées rapidement, j'en viens aux cadres d'action : le cadre bilatéral, d'abord, pour 573 millions d'euros en crédits de paiement, avec une hausse de 80 millions d'euros d'autorisations d'engagement en 2018. Ce volume devra augmenter de façon significative les années suivantes, pour respecter les objectifs fixés par le Président de la République, que j'ai déjà évoqués. Il nous faudra augmenter et renforcer encore le cadre bilatéral.

Nous agissons ensuite dans le cadre multilatéral, avec nos contributions volontaires aux organisations internationales : elles s'élèvent globalement à près de 100 millions d'euros. C'est aussi dans un cadre multilatéral que sont mobilisés les deux tiers des crédits du ministère de l'économie et des finances : je pense en particulier au financement des instruments de la Banque mondiale pour l'aide aux pays les plus pauvres, ou à des fonds sectoriels, dont le Fonds vert.

Le troisième cadre d'intervention est le cadre communautaire, avec une contribution au Fonds européen de développement d'un montant significatif de 850 millions d'euros, soit une hausse de plus de 100 millions d'euros cette année par rapport à l'année dernière. Nous sommes partie prenante de la gestion de ce fonds : c'est donc un instrument puissant pour entraîner nos partenaires à soutenir nos propres priorités sectorielles et géographiques – je pense en particulier à l'Afrique.

Pour mener à bien les objectifs que j'ai rappelés rapidement, notre APD repose également sur des financements innovants sous la forme de crédits extrabudgétaires. Il s'agit de la taxe sur les billets d'avions et de la taxe sur les transactions financières, lesquelles alimentent le Fonds de solidarité pour le développement, doté de 1 milliard d'euros, dont 687 millions gérés par mon ministère.

J'ajoute que la montée en puissance de notre aide va de pair avec son amélioration qualitative, demandée par plusieurs d'entre vous. J'ai indiqué dès ma prise de fonction que cela signifierait l'augmentation de la part des dons par rapport aux prêts et des instruments bilatéraux par rapport à l'aide multilatérale. Je tiens à vous le redire aujourd'hui.

Mesdames et messieurs les députés, vous le constatez, nous n'en sommes encore qu'à l'amorçage de la montée en puissance voulue par le Président de la République. Je conduis en ce moment les discussions destinées à construire une trajectoire budgétaire crédible, que je présenterai au Président de la République dans les prochaines semaines afin de répondre aux objectifs qu'il a définis au début de son quinquennat.

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