Monsieur le président, monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, comme nous avons déjà pu le dire, le budget de l'aide publique au développement pose de véritables problèmes de cohérence politique entre la parole présidentielle et son application gouvernementale. Dès le début de son mandat, M. Macron a émis le souhait que la France prenne enfin au sérieux l'aide publique au développement, en s'attelant à rattraper le retard pris dans ce domaine et en poursuivant l'objectif, a priori réalisable, d'y consacrer 0,55 % de son revenu national brut d'ici à la fin du quinquennat. Cependant, nous ne cessons de le répéter de manière unanime, ces efforts auraient dû être visibles dès 2018 ; à défaut, il nous paraît impensable que cet objectif soit atteint.
Si l'on tient compte de la proposition de budget triennal très modeste qui court jusqu'en 2020, les efforts pour obtenir ce résultat seront concentrés sur 2021 et 2022, où 1,5 milliard puis 2,4 milliards d'euros devront être engagés, ce qui est bien trop lourd pour être crédible, car cela reviendrait à doubler le budget de l'aide publique au développement en seulement deux exercices budgétaires. Nous n'y croyons pas.