Comment pouvons-nous envisager d'aider les pays du Sahel, souvent des États fragiles ou en reconstruction, à faire face au terrorisme et à fixer sur leur sol leurs populations, si nous ne renforçons pas le pied atrophié du développement dans le triptyque « diplomatie défense développement ».
Ce n'est certainement pas avec les 200 millions d'euros par an consacrés au Sahel, dont seulement 80 millions pour l'appui aux programmes, que l'excellente Agence française de développement pourra faire face aux enjeux. Ce n'est certainement pas avec ces montants que nous pourrons baisser les dépenses militaires extérieures, en l'occurrence les 700 millions d'euros consacrés par an à l'opération Barkhane. Ne pas engager 100 millions d'euros supplémentaires par an dans le développement, c'est l'assurance de devoir dépenser des centaines de millions d'euros par an en opérations militaires extérieures. C'est un mauvais choix pour la maîtrise de nos finances publiques.