Parlons d'anticipation, comme vous nous y avez invités, madame la secrétaire d'État : la crise du covid-19 a mis en exergue la question stratégique des moyens et des capacités de stockage et de distribution du matériel médical et des médicaments par les opérateurs de l'État.
Les tensions extrêmes apparues au plus fort de la crise ont montré que les carences n'étaient pas que conjoncturelles. En effet, l'incapacité à répondre aux besoins urgents des structures de soins peut survenir à tout moment. C'est pourquoi les députés communistes considèrent que l'augmentation immédiate des moyens de lutte contre les menaces sanitaires graves est une exigence.
Nous plaidons pour la réactivation de l'établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, l'EPRUS, qui, créé en 2007, a disparu moins de dix ans plus tard dans la fusion ayant donné naissance à Santé publique France. Les missions spécifiques et décisives de cet établissement ont ainsi été noyées : la gestion des moyens de lutte, humains avec la réserve sanitaire comme matériels avec l'achat et le stockage des produits, médicaments et équipements de protection, s'est avérée bien moins réactive. Réinstallé pleinement dans ses missions, l'EPRUS pourrait être épaulé par un programme public de production et de distribution de médicaments et de matériel médical essentiel, dont nous proposons l'élaboration. Les opérateurs de l'État, notamment l'Agence générale des équipements et produits de santé – AGEPS – et la pharmacie des armées, seraient chargés de lancer ce programme, consolidé, comme mon collègue Bruneel vient de l'indiquer, par des entreprises spécialisées, celles en voie de liquidation – un comble !– comme Famar et Luxfer, ou celles que les pouvoirs publics pourraient réquisitionner.
Madame la secrétaire d'État, une telle réponse est-elle dans vos intentions ?