Intervention de George Pau-Langevin

Séance en hémicycle du vendredi 10 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Aide publique au développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorge Pau-Langevin :

Monsieur le président, monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, chers collègues, nous débattons du budget de l'aide publique au développement au moment où se tient à Bonn la vingt-troisième conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies contre le changement climatique. Présidée par Fidji, un pays qui a particulièrement à craindre du changement climatique, cette conférence met les pays les plus vulnérables sur le devant de la scène. Face aux pertes de territoire liées au dérèglement du climat, la communauté internationale sera sommée d'agir. La France, garante de l'accord de Paris pour le climat, dont nous nous sommes tous réjouis, est sommée d'agir.

Sommée d'agir en s'engageant auprès des États les plus vulnérables, en s'engageant à soutenir leurs politiques d'atténuation du changement climatique en cours et surtout d'adaptation à ce changement.

Sommée d'agir afin de les accompagner dans la mise en oeuvre à l'horizon 2030 des objectifs de développement durable.

Sommée d'agir en respectant l'engagement du Président de la République d'augmenter, à l'horizon 2022, l'aide publique au développement afin que son budget représente 0,55 % du revenu national brut, dans le but d'atteindre 0,7 % en 2030 – un objectif qui, rappelons-le, a été fixé par les Nations unies il y a bien longtemps, en 1970. Près de cinquante ans plus tard, nous sommes loin du compte : la France ne consacre plus aujourd'hui à l'aide publique au développement que 0,37 % de son revenu national brut.

Les nombreuses crises auxquelles nous sommes confrontés, auxquelles les pays du Sud sont confrontés, s'aggravent. Les dérèglements climatiques et, plus largement, la dégradation de l'environnement touchent particulièrement les pays très vulnérables, constituant de véritables multiplicateurs de crises. La situation exige que nous soyons plus que jamais à leurs côtés.

Or l'aide publique au développement de notre pays n'est pas à la hauteur des enjeux, et ce depuis longtemps. Les montants alloués à la politique française de solidarité internationale sont très insuffisants. De surcroît, l'une des premières décisions prises par votre gouvernement, monsieur le ministre, fut l'annulation, l'été dernier, d'une part significative des crédits votés pour 2017 : 136,2 millions d'euros en crédits de paiement et 158 millions en autorisations d'engagement.

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