Je partage, monsieur le député, une grande partie de vos observations sur la nécessité de renforcer l'aide à l'éducation, et singulièrement en Afrique. Cela fait partie des priorités actuelles, qui seront, j'en suis sûr, confortées très prochainement : tout d'abord, à l'occasion du discours que prononcera le Président de la République à Ouagadougou sur la stratégie de la France en Afrique, à la fin de ce mois – ce sera un élément fondateur de notre politique africaine ; puis au mois de février à Dakar, lors de la manifestation pour la relance de la politique de développement de l'éducation au niveau mondial, dans une initiative partagée par le président Macky Sall et le Président Macron. Nous serons alors amenés à faire les propositions qui conviennent.
Je ne voudrais pas que l'on oppose l'incitation à venir étudier en France auprès des étudiants africains et la nécessité d'aider l'Afrique à se doter d'outils d'enseignement supérieur. L'un ne va pas sans l'autre. Il est important de pouvoir attirer des étudiants africains en France, et il y en a d'ailleurs beaucoup. Nous avons 2 500 bourses par an qui les aident à poursuivre leurs études en France, dans une situation de compétition. Nous sommes en effet confrontés aux interventions d'autres pays, qui estiment que c'est un bon investissement d'attirer des étudiants dans leur territoire – des pays comme la Turquie ou la Chine, dont nous avons parlé, agissent beaucoup en ce sens.
Il faut poursuivre cette démarche offensive, tout en prenant des initiatives originales de développement de l'enseignement supérieur en Afrique. Nous venons ainsi, il y a quelques jours à Paris, d'élaborer avec nos amis sénégalais le concept d'une université franco-sénégalaise à Dakar, qui sera un laboratoire et un exemple de ce que l'on peut faire, même s'il existe déjà dans certains pays d'Afrique des initiatives assez significatives qui ont été prises en compte. Vous avez raison, monsieur le député, de souligner qu'il importe de renforcer cette dimension.