Après avoir salué la qualité des travaux menés par nos rapporteurs, je veux tout d'abord évoquer la politique muséale française. On note dans le PLF pour 2018 une baisse de 9 % des autorisations d'engagement consacrés aux musées de France, ainsi qu'une baisse de 2,6 % des crédits de paiement.
Cette baisse touche essentiellement le musée d'Orsay, qui va perdre un million d'euros en 2018. Pour ce qui est des dotations en fonds propres, le budget chute également de 70 %, ce qui s'explique en partie par l'achèvement de la phase zéro du schéma directeur du centre Georges-Pompidou.
Madame la ministre, il apparaît que la politique muséale n'est pas cette année une priorité du Gouvernement. La baisse du budget de nos musées traduit l'absence de nouveaux projets dans ce domaine, et on note également la baisse des crédits d'acquisition, tant pour le patrimoine que pour les archives.
Comment expliquer ces décisions budgétaires, et quels sont les objectifs à long terme du Gouvernement pour la valorisation des musées français ? Comptez-vous vous inspirer des propositions du rapport parlementaire d'Isabelle Attard, Michel Herbillon, Michel Piron et Marcel Rogemont qui, en 2014, appelaient à repenser la politique muséale et à rénover la gestion des collections ?
Par ailleurs, la situation des opérateurs suscite également de nombreuses inquiétudes. Pour ce qui est du Grand-Palais, le budget 2018 prévoit une baisse de sa dotation d'un million d'euros, alors que l'opérateur se trouve déjà en grande difficulté : je rappelle qu'il connaît un recul de sa fréquentation, une baisse de 12 % de son chiffre d'affaires, et une situation déficitaire dans un contexte où de nouveaux travaux d'envergure, estimés à 400 millions d'euros, s'imposent. Quant à l'Opéra national de Paris, son exercice 2016 s'est soldé par une perte de 9,5 millions d'euros, une baisse inquiétante de son fonds de roulement et une augmentation continue de la billetterie pour compenser la baisse structurelle des subventions : l'institution traverse une phase difficile, alors que son cahier des charges est maintenu à un niveau exigeant, avec 350 spectacles par an – de ce point de vue, l'ouverture d'une salle supplémentaire à Bastille ne fait qu'accroître les incertitudes du budget de fonctionnement.
Madame la ministre, quelle est votre analyse sur cette situation critique des opérateurs, et quels sont les engagements du Gouvernement ?