La culture est indissociable de la vie sociale, à laquelle elle donne sa personnalité, et elle est elle-même issue des créations que la société produit en continu. À ce titre, elle constitue donc un axe important de politique publique, d'abord parce que la puissance publique intervient dans le soutien et l'aide aux créateurs et artistes qui dessinent tout un pan des valeurs collectives, ensuite parce qu'elle gère et entretient une bonne partie du patrimoine culturel français, dont il est inutile de souligner la richesse, à la fois sur le plan matériel et sur le plan immatériel.
Parce que la culture est également un élément majeur du sentiment commun d'appartenance dans un monde de tensions communautaires, elle constitue l'un des éléments essentiels d'une paix sociale réelle et durable, c'est pourquoi les efforts accomplis par le Gouvernement dans ce domaine revêtent une importance particulière, surtout en cette période de rationalisation des choix budgétaires.
Venant de Corse, île à la culture originale, prégnante, mais gravement menacée, je voudrais souligner que la valeur d'une culture ne se mesure pas à l'aune de son support démographique : chaque langue, chaque société participe à la richesse commune de l'humanité.
Des efforts considérables ont été faits en faveur de la langue corse : des efforts publics, mais aussi privés, soutenus par un engagement militant qu'il convient de saluer. Cependant, il faudrait aller plus loin si nous voulons assurer la pérennité de cette langue corse aujourd'hui menacée.
Madame la ministre, nous souhaitons que vous et le ministre de l'éducation preniez en compte cette volonté politique, et espérons que vous vous impliquerez dans la loi spécifique que nous appelons de nos voeux pour la Corse.