Intervention de Françoise Nyssen

Réunion du mardi 7 novembre 2017 à 9h05
Commission élargie : finances - affaires culturelles

Françoise Nyssen, ministre de la culture :

Je laisse de côté les questions que l'on peut rattacher à l'audiovisuel, qui auront vocation à être évoquées cet après-midi.

J'ai déjà répondu en partie aux questions de Mme Duby-Muller portant sur la politique muséale française et la situation des grands opérateurs que sont le Grand-Palais et l'Opéra national de Paris. Je précise que les moyens financiers des établissements en général seront maintenus l'année prochaine, compte tenu du moindre gel pour 2018.

Par ailleurs, les crédits d'acquisition seront préservés en 2018, avec un ajustement limité à 0,5 million d'euros, ce qui place les crédits budgétaires d'acquisition de 2018 à un niveau intermédiaire entre ceux de 2016 et de 2017. Cet ajustement concerne des crédits centraux, non répartis en loi de finances, et n'aura d'impact direct ni sur les établissements publics, ni sur les musées territoriaux ou nationaux.

L'Opéra national de Paris affichera un retour à l'équilibre fin 2017, et la salle modulable créera des ressources estimées à 3 millions d'euros environ. Je précise que l'exercice 2016 avait été terriblement fragilisé par les grèves.

Madame Essayan, vous m'avez interrogée au sujet des conservatoires : nous leur attachons une grande importance et renforçons leurs crédits de 3 millions d'euros par rapport à l'année précédente, pour les porter à 20 millions d'euros. Par ailleurs, nous travaillons sur la tarification d'accès afin de réduire les inégalités.

Vous avez également évoqué le Salon du livre francophone de Beyrouth : à ce sujet, je veux vous redire que la francophonie est un enjeu essentiel en matière de défense de la langue française. J'ai beaucoup échangé avec mes homologues sur ce thème et sur le caractère fondamental de l'envie de français, et mes services travaillent actuellement à la mise au point d'une feuille de route très ambitieuse sur la francophonie.

J'en viens aux questions de M. Bournazel. L'Inspection générale des affaires culturelles (IGAC) est en train de réaliser une mission d'étude portant sur un éventuel élargissement du crédit d'impôt sur le spectacle vivant, au terme d'un an d'existence de ce dispositif. Ce premier bilan nous servira à déterminer quel effet le crédit d'impôt a pu avoir sur l'émergence artistique et la prise de risque des acteurs, et c'est sur cette base que nous nous déterminerons sur l'opportunité d'un élargissement.

Pour ce qui est du théâtre privé, nous avons lancé un groupe de travail avec la Ville de Paris afin de trouver des solutions. Avec 55 théâtres adhérents, dont deux en régions, l'Association pour le soutien du théâtre privé (ASTP) sera à l'équilibre en 2017, ce qui n'avait pas été le cas depuis longtemps.

En ce qui concerne l'élargissement des horaires d'ouverture des bibliothèques, je confirme qu'elles bénéficieront pour cela d'un accompagnement financier de l'État. Par ailleurs, nous allons travailler avec les directions régionales des affaires culturelles (DRAC), qui doivent jouer le rôle d'organisateur et de facilitateur du travail effectué avec les collectivités territoriales.

J'ai déjà répondu sur le Pass Culture, monsieur Bricout, mais je vous confirme que, même si la question des transports ne dépend pas de nous, nous y serons très attentifs.

J'ai également répondu à votre question sur le patrimoine des petites communes, en évoquant le fonds de 15 millions d'euros.

M. Castellani m'a interrogée sur la langue corse. À côté de notre langue nationale, qui est le français, les langues régionales ont leur place, et nous les soutenons dans leur diversité – comme le disait Édouard Glissant, il faut « défendre la mondialité, et non la mondialisation ». Les moyens consacrés au patrimoine linguistique que constituent les langues régionales vont être renforcés, puisqu'ils seront en hausse de 1,2 %, pour s'établir à 3,2 millions d'euros en 2018.

Madame Bello, je transmettrai à Erik Orsenna votre suggestion de faire passer son Tour de France des bibliothèques par La Réunion…

Pour ce qui est du Bureau Export, je dois dire que je partage votre ambition et votre sentiment, madame Bergé, quant à l'importance de l'exportation et du rayonnement de la musique française, qui justifie que nous ayons renforcé les moyens de cette action de 57 %, ce qui permet de porter la subvention du ministère de 740 000 euros en 2015 à 2,2 millions d'euros aujourd'hui : il convient de souligner que notre soutien a été triplé. Enfin, je rappelle que ce soutien s'inscrit dans le cadre d'une démarche partenariale avec les professionnels, qui ont aussi à respecter leurs engagements financiers vis-à-vis du bureau du Bureau Export. Dans le contexte budgétaire actuel, il est difficile d'envisager une augmentation des crédits d'un million d'euros supplémentaires, compte tenu du fait que ces crédits ont déjà fait l'objet d'une hausse considérable, mais je souhaite inscrire cette réflexion dans la durée, et dans une dynamique qui se poursuivra bien évidemment au cours des années suivantes.

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