À mesure que la crise sanitaire s'atténue et que ses conséquences économiques se révèlent, un enseignement majeur se dessine clairement : la relocalisation des activités considérées comme stratégiques, notamment dans le domaine de la santé, doit être une priorité si nous ne voulons plus subir de pénurie de masques, de médicaments ou encore de principes actifs consécutive aux délocalisations d'usines et à la mondialisation du secteur pharmaceutique.
Dès 2018, l'État avait identifié cette faiblesse en créant le dispositif Territoires d'industrie, destiné à redynamiser 148 territoires et doté d'une enveloppe de 1,3 milliard d'euros. Plus qu'un défi, cet objectif est devenu une exigence, qui devra se décliner sur le plan national et sur le plan européen. Les collectivités territoriales disposent d'un savoir-faire en la matière : la région Aquitaine a contribué à l'installation d'une usine pilote de conception et de fabrication de batteries pour véhicules électriques et, tout récemment, la région Île-de-France a soutenu l'installation en un temps record d'une usine de fabrication de masques au Blanc-Mesnil, qui produit depuis cette semaine un million de masques FFP1 et FFP2 par jour.
Madame la ministre, madame la secrétaire d'État, cette crise sanitaire, conjuguée au dérèglement climatique, doit nous amener à repenser la ville de demain. La métropolisation a montré ses limites ; en témoignent les problématiques liées à la gestion de la densité humaine et des mobilités. La crise doit aussi nous permettre de réinventer en profondeur l'aménagement du territoire, l'organisation économique et les modes de production du pays. Les villes moyennes et le milieu rural constitueront des leviers de relance de l'activité à condition de réduire définitivement la fracture numérique et de mettre à leur disposition des outils agiles et adaptables.
Ma question est simple : allons-nous tirer les enseignements de la crise en plaçant les collectivités territoriales au coeur de la grande bataille de reconstruction des filières industrielles, elles qui sont les mieux placées pour réussir l'aménagement du territoire ?