Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du mardi 19 mai 2020 à 15h00
Débat sur la souveraineté économique écologique et sanitaire à l'épreuve de la crise du covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

Ce débat permet d'aborder la politique écologique et climatique, non pas sous l'angle environnemental, mais à travers sa dimension stratégique. Car la maîtrise des chaînes de valeur des technologies bas carbone est un enjeu stratégique de compétitivité, de développement économique et de création d'emplois, et la transition énergétique comporte indéniablement des enjeux de souveraineté.

Si notre dépendance à l'égard des importations d'énergies fossiles nous expose au jeu politique international et à l'extrême volatilité des marchés pétrolier et gazier, la production locale d'énergies renouvelables nous permet de mieux maîtriser notre politique énergétique, avec toutes les conséquences économiques et sociales que cela entraîne. Il convient à ce propos de mentionner la question de la production de certaines composantes essentielles, comme les aimants permanents pour l'éolien en mer, qui nécessitent l'utilisation de métaux critiques et de terres rares largement importés de Chine.

La transition vers une technologie bas carbone implique des investissements, des progrès technologiques et des transformations qui ne pourront être pilotés qu'à l'échelle européenne. Malheureusement, les politiques publiques communautaires ont privilégié jusqu'à présent le dogme de la concurrence, quitte à empêcher la constitution de champions européens qui auraient assuré à l'Europe une situation de leadership technologique. Je voudrais donc vous poser quatre questions.

La première : quelle stratégie la France entend-elle défendre au niveau européen pour construire des filières industrielles stratégiques ?

La deuxième : où en est le projet d'« Airbus des batteries » et les moyens mis à disposition de ce consortium permettront-ils de rattraper le retard ?

La troisième : quelle est l'action de la France en faveur d'une révision du droit européen de la concurrence ?

La quatrième : pour lutter contre le dumping environnemental, la France va-t-elle défendre auprès des institutions européennes la taxation carbone aux frontières ?

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