Oui, il fallait déconfiner ; le Gouvernement a eu raison de le faire. Ceux qui, dans cet hémicycle, étaient encore sceptiques il y a quinze jours, voient bien aujourd'hui que nous n'avions pas d'autre solution – non pas parce que le virus aurait disparu : il n'a en effet pas disparu et ne le fera probablement pas de sitôt. C'est justement la raison pour laquelle il fallait, tôt ou tard, faire redémarrer la machine économique et tisser de nouveau du lien social. Nous ne pouvions pas rester tous cloîtrés dans nos maisons et nos appartements pendant des mois, voire des années, jusqu'à ce que le virus disparaisse réellement. Oui, vous avez eu raison de déconfiner.
La réussite du déconfinement implique aujourd'hui le respect de quatre conditions, que nous connaissons toutes. La première est le port du masque pour protéger les autres mais aussi pour se protéger soi-même, si les autres le portent également. La deuxième est le lavage des mains, au savon ou au gel hydroalcoolique. La troisième est le respect des gestes barrières, qui évite la trop grande proximité entre les uns et les autres. Enfin, la quatrième condition réside dans la capacité à réaliser des tests réguliers et massifs pour toute personne présentant des symptômes, ainsi que de façon aléatoire. Comme nous le savons et comme cela a déjà été dit, il est en effet probable qu'une personne sur deux soit asymptomatique.
Deux de ces quatre conditions relèvent de la responsabilité individuelle : les gestes barrières et le lavage des mains, auxquels il va falloir s'habituer. Les gestes barrières ne sont sans doute pas très agréables ; ils n'en sont pas moins nécessaires.
Pour ce qui est des masques et des tests, la puissance publique a un rôle à jouer, d'abord parce que les filières françaises peuvent produire des masques, mais aussi parce qu'elle peut réglementer les prix. L'ambition présentée par le Président de la République était, à l'origine, de fournir à chaque Français un masque grand public.