Nous sommes tous soucieux de l'avenir de France Télévisions ; c'est pourquoi, madame la ministre, je vous interroge à mon tour sur la baisse de près de 50 millions des crédits. Vous parlez de priorités, d'ambition et de développement, alors que, dans le même temps, vous appliquez ce fameux théorème de Bercy : faire toujours mieux avec toujours moins. J'aimerais que l'on puisse répondre à ces ambitions grâce à des moyens, d'autant qu'un engagement avait été pris d'interdire la publicité dans les programmes pour la jeunesse. Idée profondément juste, à ceci près que, premièrement, la mesure n'est pas compensée et, deuxièmement, l'interdiction n'est pas imposée aux chaînes privées ! Du coup, vous créez une concurrence supplémentaire qui fragile France Télévisions. Avez-vous pris des engagements pour les années à venir sur les chaînes privées ?
Pire encore, France Télévisions s'était déjà engagée, à travers le contrat d'objectifs et de moyens (COM), dans un plan de réduction d'emplois qui portait sur 500 postes d'ici à 2020. Aujourd'hui, chacun sait que cette baisse supplémentaire va entraîner un nouveau plan social et affaiblir le premier partenaire de la création française. La direction comme les salariés estiment que c'est sur ce plan-là que la baisse va peser le plus fort, avec notamment des emplois induits supplémentaires sur la création qui se fait à l'extérieur.
France Télévisions garantit en effet une diversité du cinéma français et européen en consacrant une part significative de ses ressources aux oeuvres cinématographiques. Les économies supplémentaires qu'on lui demande porteront sur l'emploi, les missions et le périmètre de France Télévisions, acteur majeur dans la régulation du secteur individuel. Fragiliser France Télévisions risque donc de fragiliser l'ensemble du secteur. Nous vous avons tous interrogée sur la vision du Gouvernement, le rôle, l'organisation, le financement et l'avenir du secteur public audiovisuel. Êtes-vous décidée, madame la ministre, à en finir avec ce théorème de Bercy ?