Ma question concerne le secteur de la restauration, de l'hôtellerie et du tourisme, lourdement sinistré après deux mois d'arrêt complet de son activité. Dans ce secteur qui représente près d'un million d'emplois dans notre pays, 90 % des établissements sont de très petites entreprises qui emploient moins de cinq salariés. La majorité des employeurs n'ont plus de trésorerie et s'ils ont pu payer leurs salariés, c'est grâce au dispositif du chômage partiel, bien sûr, mais surtout parce qu'ils ont accepté de sacrifier leur propre rémunération. Le prix exorbitant des loyers dans les grandes villes aggrave de jour en jour le problème.
Nous connaissons les mesures que le Gouvernement envisage de prendre pour soutenir la filière du tourisme, mais toutes ces belles annonces seront vaines si ces établissements ne sont pas rapidement autorisés à rouvrir.
Chaque jour qui passe est un jour perdu pour des milliers de professionnels ; chaque jour qui passe voit des centaines d'entreprises atteindre le point de non-retour.
Je vous poserai deux questions. Le Gouvernement a annoncé qu'il ferait connaître sa décision concernant la réouverture des bars et des restaurants le 25 mai, pour une ouverture au plus tôt le 2 juin, après le week-end de la Pentecôte. Si les conditions sanitaires sont réunies, seriez-vous prêt à étudier la possibilité d'ouvrir avant le week-end de la Pentecôte ? Si vous prenez votre décision le 25 mai, pourquoi attendre le 2 juin pour l'appliquer et empêcher ainsi les professionnels de profiter de ce week-end prolongé ? À voir le monde affluer sur les quais de Paris le week-end dernier, on se dit qu'il vaudrait mieux que les terrasses de café soient ouvertes à la campagne !
Ma deuxième question concerne la participation des compagnies d'assurance à la compensation de la perte de chiffre d'affaires de ce secteur. Il est moralement choquant de voir de grands groupes d'assurance jouer sur les mots et chercher à gagner du temps en multipliant les contentieux pour ne pas couvrir les pertes d'exploitation. Ainsi, si un contrat prévoit de couvrir les risques d'épidémie, la compagnie d'assurance prétendra qu'il s'agit d'une pandémie. Je salue les mesures prises par certains grands groupes mutualistes, mais les récalcitrants restent nombreux. Le Gouvernement est-il prêt à prendre des mesures législatives pour contraindre les assureurs récalcitrants à jouer leur rôle et à assumer leurs responsabilités ?