Je vais essayer, monsieur le député, de répondre aux trois questions de votre collègue David Habib et de faire un point global sur le dépistage, qui est en effet un des enjeux importants du déconfinement. C'est d'ailleurs pourquoi notre pays a engagé un effort national pour pouvoir pratiquer jusqu'à 700 000 tests par semaine. Je veux à cette occasion remercier tous ceux qui se sont déjà mobilisés pour rendre cet objectif possible, que ce soit les laboratoires des centres hospitaliers universitaires, les CHU, les laboratoires de biologie médicale privés, y compris vétérinaires, les laboratoires départementaux, ceux de la police et de la gendarmerie ou encore les laboratoires de recherche et les autres laboratoires spécialisés. Tous n'ont pas encore été mobilisés, mais nous aurons bientôt besoin d'eux car, au-delà des chiffres du dépistage, l'important et ce à quoi le Gouvernement s'est engagé, c'est de permettre à chaque Français qui présente des symptômes, aussi légers soient-ils, de réaliser un test dans les vingt-quatre heures après avoir vu son médecin, afin de nous donner les moyens d'identifier les personnes entrées en contact avec lui si le test est positif – c'est le troisième volet de la stratégie, avec le tracing. C'est ainsi que nous stopperons la circulation du virus. La semaine dernière, ce sont ainsi 300 000 Français qui se sont présentés chez leur médecin ou dans un drive pour réaliser un test. C'est beaucoup, et cela veut dire que nos compatriotes ont changé d'attitude par rapport au dépistage. Il apparaît que les personnes testées positives sont entrées en contact avec seulement 2,3 personnes en moyenne, moins que ce que nous avions envisagé. Néanmoins, ce n'est pas encore assez : nous devons être absolument certains qu'aucune personne symptomatique n'hésite à consulter et à se faire tester.
C'est la raison pour laquelle, dès cette semaine, nous allons mobiliser notre capacité de tests pour aller au-devant des Français et proposer à chacun de ceux qui présentent des symptômes d'aller se faire tester au moindre doute. Il y aura davantage de tests grâce aux drives, ces espaces de prélèvements désormais bien connus, situés en plein air ou dans des lieux de passage. Ces tests vont se multiplier et nous allons à cet effet renforcer les équipes de prélèvements avec l'aide des professionnels.
Il sera aussi procédé à des tests dans tous les lieux confinés ou qui paraissent exposés. Olivier Véran a demandé à toutes les ARS d'engager un dépistage systématique, y compris dans les abattoirs. On continuera aussi à en faire à l'hôpital, dans les EHPAD et dans les établissements médico-sociaux, partout où ils sont indispensables pour protéger les personnes fragiles ou exposées. Il s'agit d'en faire massivement dans toutes les zones où le virus circule activement, pour mettre au jour les chaînes de transmission cachées. Le delta dont nous disposons entre les tests réalisés chaque semaine et la capacité de monter en puissance nous permet de mener des politiques volontaristes auprès des populations qui s'avèrent les plus à risque.