Vous avez affirmé il y a quelques instants, monsieur le secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, que les enfants devaient reprendre le chemin de l'école. Nous sommes tout à fait d'accord. Il convient néanmoins de rappeler le contexte. Les enfants et les adolescents ont été confinés chez eux. Leurs parents se sont transformés en professeurs ou en instituteurs, ce qui n'a pas toujours été facile. Un rythme de vie s'est établi.
Vous affirmez que les enfants doivent absolument reprendre le chemin de l'école, mais en mettant un bémol à ce principe, puisque cette reprise s'effectue sur la base du volontariat, ce qui ne sera pas possible pour tout le monde – une telle décision ne saurait être volontaire dans les familles où les deux parents travaillent. Ce choix pose également problème en matière d'égalité républicaine, puisque vous rompez avec le caractère obligatoire de l'école en faisant un pas vers le volontariat.
Nous sommes par ailleurs confrontés à un contexte compliqué. Alors que les parents sont inquiets, on leur explique qu'ils doivent apprendre à vivre avec le covid-19 et qu'ils peuvent envoyer leurs enfants à l'école. Dans le même temps, on demande aux maires d'organiser les établissements afin que les distances sanitaires soient respectées. Ils reçoivent, quelques jours avant la reprise de l'école, un protocole complexe, dont on s'aperçoit ensuite qu'il s'agit d'un protocole type, ne correspondant pas forcément à l'ensemble des bâtiments, lesquels sont tous différents les uns des autres. Certains bâtiments scolaires ont été construits avant la guerre et d'autres après, les couloirs et les escaliers ne sont pas les mêmes : il y a toute une série d'ajustements à effectuer.
Les enfants ont subi un traumatisme. L'État consacrera-t-il les moyens nécessaires, financiers mais aussi humains, à les aider à combler leur retard ?