Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 19 mai 2020 à 21h30
Débat sur le thème : le déconfinement quelle mise en oeuvre après une semaine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Quel bilan après huit jours de déconfinement ? Tout d'abord, des dysfonctionnements dans les aides économiques instaurées par le Gouvernement, avec par exemple l'impossibilité de mettre en place l'individualisation de l'activité partielle autrement que par un accord d'entreprise. C'est un processus long et qui coûte cher. Pourquoi une entreprise mise à l'arrêt pendant au moins cinquante-cinq jours ne peut-elle décider de façon unilatérale qui doit pouvoir continuer à bénéficier du chômage partiel ? Il faut créer un tel dispositif pour éviter les licenciements économiques.

Deuxième volet du déconfinement : les écoles. Chez moi, seuls 10 % environ des élèves sont rentrés en classe. Pourquoi si peu ? D'abord, à cause du protocole sanitaire envoyé aux établissements, qui a fait peur aux parents. Au lieu de rassurer, vous avez inquiété, et même parfois suscité la panique avec ces soixante-trois pages – rien que ça ! – pour préciser les contraintes que les écoles doivent respecter. Un véritable croquemitaine ! De la possibilité de faire tester les personnels des écoles et des crèches, il n'était en revanche pas question : l'ARS nous l'a refusé, alors que les tests auraient évidemment été un bon moyen de rassurer les parents.

Dernier volet : allez-vous enfin faire confiance à l'échelon local ? Malgré toutes vos grandes déclarations, vous continuez à adopter un fonctionnement jacobin. J'en donnerai un seul exemple qui, s'il n'est pas de ma circonscription, me tient néanmoins à coeur : celui du Puy du Fou. « Nous avons pris des mesures importantes, nous organisons la circulation pour que les flux ne se croisent pas, nous distribuons du gel hydroalcoolique, nous désinfectons tous les lieux et l'essentiel de nos spectacles ont lieu en plein air. Si on demande à rouvrir, c'est que nous savons ce que nous faisons », assurait voilà quelques jours Nicolas de Villiers, directeur du Puy du Fou. Mais non ! Comme pour les lieux de culte, c'est toujours deux poids, deux mesures : on ouvre les jardins zoologiques, mais pas le Puy du Fou. On autorise le métro, mais pas les rassemblements dans les églises. Comprenne qui pourra, mais de nombreux Français ne comprennent pas votre logique !

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