Intervention de Sylvia Pinel

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Débat sur l'opportunité d'une quatrième révolution industrielle écologique et numérique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvia Pinel :

Comment préparer la relance d'un secteur lorsqu'il fait face à de nombreuses incertitudes quant à son avenir et qu'il évolue dans un environnement concurrentiel où se mêlent enjeux géopolitiques, économiques et environnementaux ? C'est le dilemme auquel sont confrontées les entreprises de l'aéronautique en France. À l'arrêt depuis mi-mars, elles peinent à entrevoir de meilleures perspectives pour les mois, voire pour les années à venir ; les rumeurs de plans sociaux enflent tout au long de la chaîne de valeur, suscitant de vives inquiétudes, notamment dans la région Occitanie où l'aéronautique est un moteur de l'économie et de l'emploi.

Un plan sectoriel de soutien est promis avant le 1er juillet, mais il suscite de nombreuses interrogations. Les sous-traitants de rang 2 et de rang 3, particulièrement fragilisés, y auront-ils accès ? Qu'est-il prévu pour la filière numérique d'Airbus, menacée par la mise à l'arrêt de tous les projets non vitaux ? Des mesures spécifiques de maintien de la main-d'oeuvre au sein des entreprises du secteur sont-elles prévues – réputées pour leur savoir-faire, elles sont particulièrement exposées à un risque de captation par des concurrents étrangers ?

Par ailleurs, ce plan national fait-il l'objet d'une concertation avec les régions et avec le GIFAS – le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales – , qui travaillent ensemble sur un plan ADER – action pour le développement des entreprises régionales de sous-traitance – exceptionnel ?

Et dans quelle mesure l'accord franco-allemand sur un fonds de relance européen temporaire doté de 500 milliards d'euros va-t-il aider le secteur, notamment Airbus ?

La crise actuelle impose aussi de voir à plus long terme : la prochaine révolution industrielle passera nécessairement par un surcroît d'effort en recherche et développement, notamment pour répondre aux défis environnementaux. Les industriels du secteur aéronautique investissent déjà depuis un certain temps dans des projets d'avion vert : prototypes d'avion électrique, recherches sur les matériaux composites, sur les biocarburants et sur l'hydrogène. Mais comment s'assurer que la crise ne va pas durablement entamer les capacités d'investissement en R& D ? Quelles pistes sont à cet égard envisagées pour renforcer l'innovation ? Un volet fiscal est-il prévu ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.