Intervention de Françoise Nyssen

Réunion du mardi 7 novembre 2017 à 16h30
Commission élargie : finances - affaires culturelles - affaires étrangères

Françoise Nyssen, ministre de la Culture :

Effectivement. La salle de cinéma est, après les bibliothèques, le deuxième équipement culturel dans les villes petites et moyennes. Le soutien à ces salles ne faiblira pas ; le CNC y pourvoira par le biais des aides spécifiques aux salles d'art et d'essai, qui ont été reformées et qui augmenteront de 10 %. L'idée est de créer le public de demain par des programmes d'éducation au cinéma : j'ai mentionné à ce propos Educ'Arte mais je me dois de citer l'extraordinaire action des volontaires du service civique, médiateurs vivifiants dans les collèges et les lycées et promoteurs de l'éducation à l'image.

Je souligne, monsieur Hutin, que le budget pour 2018 est supérieur à ceux de 2015 et de 2016 ; les chiffres sont les chiffres… On ne saurait parler d'effondrement.

Nous sommes bien entendu attentifs, monsieur Castellani, à la permanence des antennes de radio locales, qui font partie des médias à préserver.

Vous plaidez, monsieur Vignal, en faveur de l'éducation aux médias pour lutter contre la diffusion de la théorie du complot : c'est tout l'objet de l'éducation à l'image. L'internet est porteur de nouvelles possibilités de diffusion mais aussi de dangers inédits, les « informations » étant partagées sans avoir été vérifiées et les allégations diffamatoires ou complotistes se propageant très vite. Ces phénomènes ne sont pas nouveaux mais l'internet accroît leur résonance. Je rappelle que la loi de 1881 sur la presse qui réprime la diffamation et la diffusion de fausses informations s'applique aussi à l'Internet, qui n'est pas une zone de non-droit. Mais les poursuites à l'encontre des auteurs de tels messages ne peuvent suffire ; il faut aussi responsabiliser les plateformes qui permettent la propagation de la désinformation à grande échelle, et cela ne pourra se faire qu'au niveau européen. Nous avons obtenu une première avancée puisque la directive sur les services de médias audiovisuels insiste sur ce point. Je souligne une fois encore la nécessité de renforcer l'éducation aux médias afin d'améliorer la capacité de tous les internautes à décrypter les messages auxquels ils sont confrontés et détecteur si c'est une fake new ou pas ; les modules d'enseignement sur ce thème sont d'ailleurs de plus en plus nombreux. C'est une des priorités du budget pour 2018 et c'est une mission importante de l'audiovisuel que nous accompagnerons et que nous souhaitons développer.

Enfin, comme vous l'avez indiqué, madame Bergé, la question des quotas de musique francophone est un sujet de tension récurrente entre la filière musicale et les radios. La loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a favorisé une plus grande diversité musicale en limitant la concentration grâce à un dispositif de plafonnement des rotations, en offrant un cadre juridique aux radios spécialisées dans la découverte musicale et en ouvrant la possibilité de moduler les quotas aux radios qui s'engagent à renforcer la diversité par un encadrement strict. Je serai très attentive à la mise en oeuvre de ces règles, à laquelle le Conseil supérieur de l'audiovisuel doit veiller, et aux éventuelles difficultés qu'elles pourraient provoquer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.