La pénurie de médicaments n'est pas un phénomène nouveau, mais elle s'impose aujourd'hui à nous avec une ampleur et une force inhabituelle. En pleine pandémie de covid-19, les espoirs se sont vite portés sur la découverte d'un traitement ou d'un vaccin. Depuis lors, une course mondiale contre la montre s'est enclenchée. Il y a, à la clé, un intérêt sanitaire majeur, mais aussi, nous le savons, des enjeux financiers évidents.
S'agissant des traitements, de nombreux essais cliniques ont été lancés, avec l'espoir plus ou moins grand de trouver une molécule efficace en peu de temps. S'agissant des vaccins, environ 120 projets sont menés dans le monde. La France semble d'ailleurs plutôt bien placée en la matière, notamment grâce à l'Institut Pasteur.
Nous nous sommes tous émus des propos du dirigeant du groupe pharmaceutique Sanofi, lequel a annoncé qu'il servirait les États-Unis en premier s'il trouvait un vaccin contre le covid-19. Selon sa logique, le gouvernement américain aurait droit aux plus grosses commandes en raison de son investissement et de sa prise de risque dans la recherche, aux côtés de Sanofi.
Passée la colère, les questions demeurent. Nous savons que la France a débloqué 8 millions d'euros pour le seul essai Discovery, qui porte sur la recherche d'un traitement, mais qu'en est-il de la prise de risque du Gouvernement français dans la recherche sur les vaccins ? Qui plus est, le Gouvernement se prépare-t-il à l'éventualité d'une production de vaccins ou de médicaments à grande échelle ? Car, si l'un ou l'autre des travaux de recherche aboutit, des risques de tensions mondiales sont à prévoir.