Intervention de Paul Christophe

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Questions sur les décisions relatives à la gestion des stocks de masques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

Monsieur le ministre, vous avez déclaré, le 21 mars dernier, en conférence de presse : « Il sera temps, le moment voulu, de tirer toutes les conséquences en matière de préparation de notre pays face à une menace qui, je le rappelle, constitue une première sanitaire depuis plus d'un siècle. »

La crise sanitaire n'est pas encore derrière nous, mais des pistes de solution peuvent déjà émerger. Face à certaines difficultés de l'État central dans la gestion des stocks de masques, les collectivités territoriales ont effectué un travail considérable en achetant massivement à l'étranger, dès le début de la crise, des masques jetables et réutilisables, et en prenant diverses initiatives de commandes et de fabrications locales de ces produits de santé. J'ai une pensée particulière pour le département du Nord, qui a su se montrer exemplaire en distribuant de nombreux masques à certains professionnels de santé, en lieu et place de l'agence régionale de santé, ou en acheminant certains produits pour le compte des services de l'État. Ainsi, en prenant en compte les spécificités de leur territoire, les élus locaux ont su réagir avec l'agilité que leur confèrent leur proximité et leur connaissance précise des besoins du terrain.

Huit établissements pharmaceutiques gèrent le stock stratégique des médicaments et des produits de santé pour le compte de l'État. Ne pensez-vous pas, au regard des leçons que nous devons tirer de cette crise, que certaines attributions relatives à la gestion de ce stock pourraient être conférées aux collectivités locales, plus à même de répondre aux besoins précis de leur territoire ?

Globalement – je l'ai vécu en diverses occasions – , si nous ne sommes pas suffisamment formés aux situations de crise en France, le maillage des collectivités territoriales et les compétences associées sont sources d'une réelle efficacité sur le terrain. Je continue de penser que la politique de santé repose aussi sur une logique d'aménagement du territoire, prenant mieux en compte le rôle des collectivités et leur capacité à s'organiser. La crise sanitaire actuelle nous donne l'occasion de vérifier ce constat, et je tenais à souligner et à saluer l'investissement et le sens des responsabilités des élus locaux.

Aussi, ne devrait-on pas, à l'échelon le plus pertinent, doter les collectivités d'une compétence concrète en matière de gestion des denrées sanitaires, sans pour autant déposséder l'État central ? Il s'agirait d'améliorer la complémentarité, pour que chaque entité puisse utilement compléter les faiblesses de l'autre.

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