Monsieur le ministre, l'épidémie de covid-19 a montré que nos réserves de matériels de protection étaient bien insuffisantes pour affronter une crise sanitaire de grande ampleur. À propos des masques, la situation résulte visiblement d'un enchaînement de décisions prises dans les années 2000.
Dans une première étape, nous nous sommes massivement approvisionnés pour nous protéger en cas de crise sanitaire Toutefois, après l'épisode de grippe A de 2009, pendant laquelle l'État avait considérablement dépensé, la doctrine a évolué : une distinction a été introduite entre les stocks stratégiques de l'État, gérés à l'époque par l'EPRUS, et les stocks tactiques, à la charge des établissements de santé ; depuis lors, les masques FFP2 sont réservés aux soignants directement exposés, et la responsabilité de constituer des stocks est confiée aux employeurs.
Résultat de ce changement de doctrine : le stock de masques chirurgicaux est tombé d'1 milliard en 2009 à 150 millions en 2019, et celui de masques FFP2 a totalement disparu au moment de l'épidémie, alors qu'il y en avait 1 milliard en 2009.