Le budget consacré à la mission « Santé » est en augmentation. Toutefois, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine constate que les crédits du programme 204 ont été redistribués, ce qui entraîne une baisse des moyens alloués à certaines actions.
Comme au cours des années précédentes, la prévention demeure le parent pauvre de ce budget. À cela s'ajoutent de nouvelles suppressions d'emploi. Dans ces conditions, comment comprendre que les crédits de l'action « Santé des populations » diminuent de moitié et que ceux de l'action « Prévention des maladies chroniques et qualité de vie des malades » baissent de 4 millions ?
Au-delà des chiffres, la politique de prévention proposée entend éduquer et informer sur les pratiques à risque conduisant à des maladies graves. Bien que nécessaire, cette approche comportementaliste ne saurait masquer le fait que, plus que les mauvais comportements, ce sont les inégalités sociales et économiques qui se révèlent déterminantes.
Si la France dispose de l'un des systèmes de santé les plus performants au monde, elle est également l'un des pays européens où les inégalités sociales de santé sont les plus importantes. Ainsi, à 35 ans l'espérance de vie d'un ouvrier est inférieure de 5 ans à celle d'un cadre, et l'écart pour l'espérance de vie en bonne santé atteint 9 ans ; voilà la réalité.
La vraie prévention consisterait donc à s'attaquer aux déterminations structurelles de la santé, ce que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) nomme « cause des causes » : conditions de vie, de travail, de logement, répartition des richesses, du pouvoir d'achat et du savoir dans la société, poids des rapports sociaux inégalitaires entre groupes sociaux plus ou moins exposés aux inégalités, discriminations d'âge, de sexe, d'origine, de classe.
Alors que vous avez fait de la prévention votre priorité : comment pouvez-vous conduire votre action avec des moyens en diminution ?
Enfin, pourquoi 57 postes sont-ils supprimés, après que 40 l'ont déjà été en 2017 ?