En fait, beaucoup d'établissements se sont organisés au moyen d'un conventionnement entre hôpitaux, ce qui permet aux pharmaciens de s'assurer, en toute responsabilité, que ce qui est fait au sein des petits établissements est conforme aux procédures en vigueur et à la qualité attendue. Évidemment, l'idée n'est pas de mettre en difficulté les hôpitaux qui ne sont pas dotés actuellement d'un pharmacien titulaire du diplôme exigé : je pense qu'il y aura un accompagnement territorial par les ARS et, en tout état de cause, le décret fait l'objet d'une concertation, au terme de laquelle il sera sans doute un peu remanié. Cela dit, nous ne devons pas perdre de vue la balance bénéfice-risque : bien sûr, nous préférerions qu'il y ait des pharmaciens dans tout le territoire, mais nous devons également avoir des exigences de qualité en matière de contrôle et de suivi de la délivrance des médicaments.
Madame Fabre, je vous remercie de votre question sur l'obligation vaccinale, qui me donne l'occasion de préciser que cette obligation ne va évidemment pas se résumer à imposer des vaccins à compter du 1er janvier prochain, sans prévoir un accompagnement. Je sais que les Français expriment une certaine inquiétude à ce sujet, que les élus subissent de plein fouet dans leurs circonscriptions. Une grande campagne d'information, que nous nous efforçons de rendre aussi pédagogique que possible, est en cours d'élaboration avec l'ANSP et le service de communication du ministère.
Il se trouve que j'ai assisté hier à une réunion du G7 à Milan, où mon homologue italienne Béatrice Lorenzin nous a expliqué avoir promulgué cet été une loi rendant dix vaccins obligatoires, ce qui a suscité les mêmes difficultés qu'en France et nécessité une campagne d'accompagnement – dont nous avons pu constater qu'elle était de très bonne qualité. J'en ai parlé avec le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ainsi qu'avec le commissaire européen à la santé, qui souhaitent nous accompagner dans notre campagne d'information, mais aussi pouvoir montrer en exemple les mesures prises en France et en Italie. J'ai saisi par courrier les musées nationaux concernés, notamment l'établissement public Universcience, afin de leur demander une information pédagogique sur le thème des vaccins, à l'image de l'exposition que prépare le musée des technologies de Milan. Une exposition au niveau européen est désormais envisagée, qui se tiendrait dans les musées de sciences et de technologie des différents États, afin d'informer sur l'histoire de la vaccination, son fonctionnement, ses bénéfices et ses risques. Cette idée me paraît extrêmement intéressante. En tout état de cause, nous nous efforçons de rassurer nos concitoyens par tous les moyens.