Depuis quelques semaines, le projet StopCovid a suscité nombre de controverses et discussions, comme jamais auparavant une simple application a pu le faire. Je dois reconnaître que cet emballement de préoccupations et de vigilance éthique m'a à la fois redonné espoir et amusé.
Il m'a redonné espoir parce qu'il m'est souvent arrivé de regretter que dans notre société voire dans cet hémicycle, on ne soit pas suffisamment sensibles aux enjeux éthiques posés par le numérique et par le péril où se trouvent nos libertés au fur et à mesure de l'invasion de notre quotidien par les nouvelles technologies. Le débat en la matière me paraît donc particulièrement sain et je trouve tout à fait positif qu'il ait lieu aujourd'hui. Vous connaissez ma vigilance, partagée notamment avec Laurence Vichnievsky, quant à la préservation de nos libertés publiques.
Il m'a amusé car s'il est toujours bon de voir se manifester une prise de conscience et une vigilance sur un tel sujet, il est tout de même un peu cocasse que ce soit l'application StopCovid qui devienne l'objet de tant d'opprobre. Ses adversaires lui font deux reproches essentiels : sa dangerosité pour les libertés publiques et son inefficacité. Soit dit en passant, comment quelque chose d'inefficace peut-il vraiment être dangereux ?