Mais laissons cela aux sophistes et restons concrets.
Qu'est-ce donc que StopCovid ? Il s'agit d'une application open source installée volontairement, protectrice de la vie privée, respectueuse du règlement général de protection des données – le fameux RGPD – et donc conforme aux prescriptions de la CNIL et de l'ANSSI – Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information. Les données sont toutes « pseudonymisées » dans le serveur et pourront être utilisées de manière statistique à des fins de recherche sur les modèles de diffusion de l'épidémie.
Strictement dédié à la gestion de l'épidémie de covid-19, le dispositif ne vise aucunement à s'assurer du respect des mesures de confinement : il sera utilisé pour sécuriser le déconfinement. Il ne permettra pas non plus l'identification des zones dans lesquelles les personnes diagnostiquées positives se sont déplacées. À ce titre, l'application ne repose pas sur des données de localisation : ce n'est donc pas une application de tracking. Les collectivités locales se sont portées candidates pour être tiers de confiance ; je ne peux que saluer cette initiative. Non, nous ne serons pas traqués par le biais de StopCovid. Connaissez-vous beaucoup d'applications qui réalisent un tel sans-faute en matière de respect des libertés ? Moi pas.
Dans le cadre de la stratégie de déconfinement du ministère de la santé, le message reçu par les personnes alertées par l'application parce qu'elles auront été à proximité d'une personne diagnostiquée positive, leur permettra d'être prises en charge de manière adéquate. Il n'y a donc aucune raison de se défier de ce dispositif sécurisé par des garanties dont peu d'applications actuellement en fonctionnement peuvent se targuer, et dont l'usage est strictement limité à la pandémie actuelle.
Non, le loup n'est pas dans la bergerie. Il est au contraire satisfaisant de constater qu'en l'espèce, l'intelligence artificielle est au service d'une intelligence humaine raisonnée, raisonnable et bienveillante. Veillons à ce que cela soit toujours le cas.