N'entr'ouvrez pas cette porte ! Vous prétendez que les données des usagers resteront anonymes mais un pseudonyme ne préserve pas l'anonymat. Ces données, en particulier l'adresse IP, pourront être recoupées avec d'autres qui permettront, directement ou non, d'identifier la personne. Enregistrées dans des smartphones aussi vulnérables qu'obéissants à leurs véritables maîtres que sont Google et Apple, les données dont vous prétendez garantir la sécurisation, en circulation sur internet ou stockées sur des serveurs, seront à la merci de la convoitise des cybercriminels comme des géants de l'économie de l'information et de l'attention.
Du reste, les données collectées par l'application StopCovid seront-elles stockées sur des serveurs publics du ministère ou, comme il est prévu de manière tout à fait irresponsable dans votre projet, sur la plateforme Health data hub, hébergée chez Microsoft, en Californie ?
Au lieu de nous accoutumer aux outils de communication que déploient les GAFAM, au lieu de préparer l'opinion publique aux principes de la traçabilité et de la surveillance individuelle, vous auriez dû prévoir de prendre, à l'issue d'un débat démocratique fondateur, toutes les dispositions nécessaires pour garantir les droits et les libertés des citoyens dans le cyberespace.
Nous devrions également proclamer notre souveraineté numérique et nous donner les moyens de l'assurer, par exemple en investissant massivement dans le développement, à l'échelle européenne, d'un système d'exploitation pour une gamme d'ordinateurs, de smartphones, et d'objets connectés sous licence libre.
Les députés communistes considèrent qu'il serait très risqué de mettre le doigt dans l'engrenage, sans que la souveraineté numérique ne soit garantie ni le bénéfice assuré. Nous voterons contre cette application.