Je suis heureux de vous retrouver, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, madame la rapporteure, chers collègues, pour le final de la proposition de loi. Une fois de plus, le travail parlementaire, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, fait la preuve de sa complémentarité avec l'action gouvernementale.
La proposition de loi en est une illustration typique : des députés ont engagé un travail consécutif aux états généraux de l'alimentation. Monsieur Ruffin, l'étiquetage n'est pas un sujet anodin. Pour moi, il est très important.
Évidemment, il y a un siècle, le consommateur breton, l'habitant de Rennes ou de Fougères – ma collègue d'Ille-et-Vilaine Laurence Maillart-Méhaignerie le sait – s'approvisionnait en produits locaux, au marché notamment ; La profusion de produits que propose la grande distribution en 2020 n'existait pas. Aujourd'hui, nous avons de multiples produits, issus de multiples horizons et de multiples procédés de fabrication.
Notre responsabilité d'élu est d'essayer d'informer le consommateur, ainsi que l'a expliqué Richard Ramos, qui, tout comme moi, s'intéresse beaucoup à ce que l'on trouve dans les assiettes et dans les verres. Cependant, je m'intéresse également à celles et ceux qui le fabriquent. Que ce soit un artisan qui effectue un geste ancestral ou séculaire, qui valorise un savoir-faire ou que ce soit un industriel qui, grâce au travail de ses collaborateurs, valorise une marque, une enseigne, une signature – cela peut être en France, dans l'Union européenne ou en dehors – , chacun – nous avons besoin de l'un et de l'autre – doit être fier de ce qu'il fait, à tel point qu'il doit indiquer les ingrédients qui contribuent à la fabrication du produit.
Je déplore qu'en 2020, des doutes ou des confusions soient encore semés dans l'esprit du consommateur. Je prends l'exemple du jambon bio de la marque Carrefour : il est présenté avec les mentions « bio, fabriqué en France », une carte de France de couleur marron figure sur l'emballage, mais pas le logo bleu, blanc, rouge ; et lorsque vous lisez la liste des ingrédients, vous découvrez que le porc provient de différents pays de l'Union européenne. La présentation trompe le consommateur : il pense acheter un produit bio – c'est vrai – , un produit fabriqué en France – c'est vrai – , mais il ne pense pas acheter du porc venant de toute l'Union européenne. Il reste donc du travail.
La question de l'étiquetage se pose pour l'alimentation, mais aussi pour le textile, le granit, puisque je suis breton – monsieur Bothorel, qui vient des Côtes-d'Armor, le sait : la France compte des bassins granitiers en Bretagne, dans les Vosges, le Tarn …