Intervention de Louis Aliot

Séance en hémicycle du mercredi 27 mai 2020 à 15h00
Transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLouis Aliot :

Je salue ce travail, qui va indéniablement dans le bon sens. La question de l'étiquetage est essentielle pour la survie de nos agriculteurs et de notre agriculture, mais aussi de nos terroirs et de tous les acteurs qui essaient encore de survivre dans nombre de nos contrées. Tout ce qui va dans le sens de l'affirmation de notre souveraineté alimentaire est bon à prendre, mais gardons à l'esprit que notre autosuffisance agricole dépend d'abord des agriculteurs eux-mêmes, qui nous font vivre, sans parfois pouvoir vivre décemment de leur production.

Les productions françaises stagnent en volume, alors que celles de nos concurrents augmentent et que l'excédent commercial agricole risque de disparaître si la tendance actuelle se poursuit. En effet, les importations de produits agricoles et alimentaires ont augmenté de 87 % en moins de vingt ans, alors que ces produits ne respectent pas systématiquement les normes de production exigées dans notre pays. Une meilleure information sur les produits agricoles alimentaires est demandée depuis longtemps par les agriculteurs français ; elle pourrait inciter les consommateurs à adopter des comportements plus vertueux, plus patriotiques, plus écologiques.

L'article relatif à l'étiquetage des bouteilles de bière est une bonne chose, puisque cela permettra aux consommateurs de ne pas être induits en erreur lors d'un achat. Il faut évidemment généraliser la traçabilité de tous ces produits s'agissant de leur origine, des conditions de production, des conditions d'élevage et d'abattage, de la localisation des productions. Tout cela est très important pour la préservation du savoir-faire français.

La question du miel illustre de façon cruelle la bataille économique que la Chine nous livre. Les Français consomment quatre fois plus de miel que le pays n'en produit et, parmi les miels qu'ils consomment, figurent des produits dénaturés par ajout de sucre. J'ignore si les gens le savent, seulement 15 % du miel chinois correspond à notre définition du miel. Pourtant, il est toujours présent dans les rayons d'alimentation. En la matière, une information ne suffira pas : il faudrait taxer les productions chinoises et sanctionner les producteurs qui ajoutent trop de sucre au produit. Toutefois, l'idéologie ultralibérale mondialiste nous en empêche, par les lois de l'Organisation mondiale du commerce.

La pandémie du covid-19 a agi, nous l'avons vu, comme le révélateur des failles nationales. Notre pays n'est plus souverain. La protection de notre souveraineté alimentaire doit donc être une priorité absolue de tous les décideurs politiques pour notre économie, pour nos agriculteurs, pour notre écologie. En effet, des mesures de bon sens telles que celles qui sont contenues dans ce texte ne suffiront pas à enrayer la spirale infernale enclenchée par le manque de soutien public et, surtout, par les traités de libre-échange, qui laissent notre agriculture sans défense face à la compétition internationale.

Néanmoins, je tiens à saluer cette avancée, qui, à mon avis, marquera d'une pierre les développements futurs pour notre agriculture et la défense d'une production locale.

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