Le débat est intéressant, monsieur le président Mélenchon, et la crise du covid a d'ailleurs fait évoluer la doctrine budgétaire et la doctrine d'intervention financière, y compris de l'Europe – puisque les annonces de la France et de l'Allemagne et le plan de Mme von der Leyen montrent que les lignes bougent dans la bonne direction, une direction que la France prône du reste de manière transpartisane depuis plusieurs années.
S'agissant des mesures d'amortissement et de relance prises par l'État pendant la crise, vous avez cité le chiffre de 2,5 % du PIB. Sachez que, globalement, l'intervention de l'État – c'est-à-dire les garanties de prêts et l'ensemble des autres mesures – représente 20 % du PIB, soit un peu moins de 500 milliards d'euros – sans compter les mesures de relance et de sauvetage de certains secteurs que le Gouvernement n'a pas encore annoncées. Aux 750 milliards de crédits budgétaires prévus par l'Europe, il faut donc ajouter l'intervention de chacun des pays et, en ce qui concerne la France, la somme est très supérieure.
Ensuite, vous avez évoqué plusieurs éléments relatifs à l'annulation de la dette et à la dette perpétuelle – deux points qui ne me semblent pas tout à fait équivalents. En soi, la question de la dette perpétuelle est intéressante et mérite d'être débattue.