La France se trouve depuis plusieurs mois dans une situation sociale, économique et sanitaire inédite. Depuis le 2 juin, nous avons entamé la deuxième phase du déconfinement – mais, d'après ce que nous comprenons, la sortie de crise n'est pas garantie pour autant. La précipitation de l'organisation de ce second tour n'effacera pas le souvenir d'un premier tour marqué par l'inquiétude et l'incompréhension d'une grande partie des citoyens, y compris au sein du personnel politique.
Souvenons-nous des démissions à la chaîne des présidents et assesseurs des bureaux de vote, des difficultés d'organisation du premier tour du fait des incertitudes concernant les gels hydroalcooliques et les masques.
Souvenons-nous de l'abstention record, des doutes persistants des candidats. Moi-même, en tant que candidate, j'ai profondément regretté de ne pouvoir appeler, comme nous en avions l'habitude, nos concitoyens aux urnes. Nous n'avons pas osé les mobiliser pour qu'ils aillent exercer le premier des droits civiques, faute de pouvoir mesurer le risque auquel nous les exposions.
Souvenons-nous enfin du confinement survenu deux jours plus tard, et qui a entraîné avec lui le report du second tour des élections municipales. La sagesse aurait-elle voulu que nous n'organisions pas ce premier tour ? Sur ce point, nous nous rangeons derrière l'avis du conseil scientifique. Toutefois, n'aurait-il pas fallu que le politique prenne, en amont, ses responsabilités ? La question, chers collègues, reste ouverte.
Nous voici aujourd'hui réunis pour parer à l'éventualité d'un nouveau report du second tour des élections municipales dans le cas où ce même conseil scientifique ne donnerait pas son feu vert à son organisation. Le groupe Écologie démocratie solidarité a déjà exprimé très clairement sa position sur ce point.